Marie-Blanche Vasnier

 

 

Marie-Blanche Vasnier

RM 519 - Femmes

Marie-Blanche Vasnier

1888

Pastel

Signé et daté au pastel en bas à droite “J.E. Blanche 88”

130 x 65,2 cm - 51''1/8 x 25''5/8 in.

Provenance :

Petit-Palais, musée des Beaux-Arts de la ville de Paris, inv. PPD3024. Don de Georges Mévil-Blanche en 1951

Expositions :

1889, Paris, Pavillon de la Société des pastellistes de l'Exposition Universelle
1931, Paris, Galerie Pierre Colle, Jacques-Emile Blanche, 15 mai-1er juin, n° 4
1943, Paris, Musée de l’Orangerie, Jacques-Emile Blanche (1861-1942), n° 135
1962, Paris, Bibliothèque nationale, Claude Debussy, n°15
1984, Rome, Academia di Francia a Roma, villa Médicis, Debussy e il Simbolismo, avril-juin, n°3
2012, Paris, Musée de l’Orangerie, Debussy, la musique et les arts, 22 février-11 juin, p. 186
2017, Paris, Petit-Palais, musée des Beaux-Arts de la ville de Paris, L’art du pastel de Degas à Redon, 15 septembre 2017-8 avril 2018, cat. 21

Bibliographie :

Waldemar George, “Jacques-Emile Blanche, peintre de visages”, Chronique des arts et de la curiosité, 25 mai 1931, p. 1-2, reproduit 
Boucher & Imbert, Catalogue sommaire illustré des pastels, Palais des Beaux-Arts de la Ville de Paris, Musée du Petit Palais, 1983, n° 12
L’art du pastel de Degas à Redon, catalogue des collections de pastels du Petit Palais, Petit-Palais, musée des Beaux-Arts de la ville de Paris, 2017, cat. 21 p. 118, p. 119 reproduit en couleur, p. 203, reproduit en couleur

 

Le premier grand amour de Claude Debussy(1862-1918) commença à la fin de 1880 par une cour effrénée à Marie-Blanche Vasnier (1848-1923), élève dans la classe de chant de Victorine Moreau-Sainti que Debussy accompagne au piano. Marie Blanche est une soprane amatrice, de beaucoup son aînée, femme mariée à Eugène-Henry Vasnier, fonctionnaire au ministère des travaux publics et un des premiers protecteurs du jeune musicien. Debussy les fréquente à Paris, 28 rue de Constantinople, et dans leur propriété de Ville d’Avray où il compose une dizaine de mélodies: Caprice, Aimons-nous et dormons, Les Baisers, Rondel chinois, Jane, La fille aux cheveux de lin, Fleur des blés... Il est très épris et lui écrit de nombreux chants d'amour pour sa voix de soprano, il lui dédit en particulier son premier recueil des "Fêtes Galantes" et "Mandoline sur un poème de Paul Verlaine" : " A Madame Vasnier, ces mélodies, conçues en quelque sorte par votre souvenir, ne peuvent que vous appartenir, comme vous appartient l’auteur" et "A Madame Vasnier, la seule muse qui ne m’ait inspiré quelque chose ressemblant à un sentiment musical (pour ne parler que de celui-là)" ou encore "A Madame Vasnier, ces chansons qui n’ont jamais vécu que par elle et qui perdront leur grâce charmeresse si jamais plus elles ne passent par sa bouche de fée mélodieuse. L’auteur éternellement reconnaissant". Elle le prend sous sa protection  "maternelle" en le guidant jusque sur le choix de ses vêtements. Monsieur Vasnier tente d’éloigner le jeune soupirant de son épouse en l'encourageant à se présenter au prix de Rome qu’il remporte en 1884 avec une cantate "L'Enfant prodigue". Mais il n'aime ni la ville de Rome, ni la nourriture, ni les autres étudiants…et surtout il ne peut pas supporter d'être séparé de Madame. Vasnier et écrit à un ami : "Je vous l'ai dit : j'ai trop pris l'habitude de ne vouloir et de ne concevoir que par elle ..." Mais l’ardeur de leur relation passée, Debussy écrit dans une lettre de 1886 :"...La dernière lettre d'elle que j'ai reçue, avant-hier, cachait mal tout l'ennui qui lui donnerait ma présence là-bas. Me disant qu'il serait très imprudent de nous revoir..." Et à son retour à Paris en 1887, il adopta la vie de bohème de Montmartre, fréquentant les cafés et salons des poètes tels que Baudelaire, Rimbaud , Verlaine et Mallarmé. Il ajusta sa musique à la poésie de ces auteurs et il s'éloigna de la musique traditionnelle. Et il trouvera rapidement une nouvelle maîtresse, Gabrielle Dupont, qu'il appellera "Gaby aux yeux verts".

 

 

 

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