RM 305 - Hommes
Antoine Bourdelle
1923
Huile sur toile
Signé des initiales et daté en bas à gauche “J.E Bl. 1923”, titré en bas à droite “Emile, Antoine Bourdelle”
98 x 80 cm - 38''1/2 x 31''3/8 in.
Provenance :
Musée des Beaux-Arts, Rouen, inv. 1923.1.15. Don de l’artiste en 1923
Expositions :
1922, Venise, XIII Esposizione Internazionale d’Arte della Città, n° 119
1943, Paris, musée de l’Orangerie, Jacques-Emile Blanche (1861-1942), n° 91
1949, Rouen, Les peintres normands de Lebourg à Othon Friesz, 15 juillet-25 septembre, n°39
1951, Rouen, musée des Beaux-Arts, Jacques-Emile Blanche - Portraits - Un demi-siècle de vie parisienne et de pensée française, n° 6
2015, Evian, Palais Lumière, Jacques-Emile Blanche, peintre, écrivain, homme du monde, 7 mai - 6 septembre, n°110 p.197, reproduit en couleur
Bibliographie :
Popovich Olga, Catalogue des peintures du musée des Beaux-Arts de Rouen, Rouen, 1978, p.13
En juin 1920, Blanche demande à Bourdelle de réaliser son buste. En échange, il lui offre de peindre son portrait. Bourdelle accepte, flatté de cette proposition: “Je me prépare à consacrer du temps au maître peintre au maître écrivain et critique d’art J.-E. Blanche qui vous le savez sans doute a commencé un portrait de votre ami Bourdelle. Je tiens en revance à construire une effigie de cette figure dont sûrement des oeuvres resteront”. (Lettre de Bourdelle à André Lebey, 22 août 1922). Dans ses mémoires, l’épouse de Bourdelle raconte les circonstances dans lesquelles se déroula la réalisation du portrait: Blanche “emporta donc le veston de velours bleu que Bourdelle avait teint lui-même et portait aux ateliers. Un jour nous allâmes voir ses peintures, chez lui, rue Blanche. Il commença le portrait de Bourdelle. Bourdelle n’avait pas le temps de poser pour lui et Jacques-Emile Blanche, pous se venger de ce qu’il n’avait pas signé son buste, lui donna l’air, par l’attitude qu’il fit prendre et par l’exécution, d’un boucher ou d’un charcutier. [...] Lors de l’unique séance de pose que Bourdelle lui accorda, ce jour où il vint voir les oeuvres de Jacques-Emile Blanche, Bourdelle a trouvé son portrait si mauvais que même si Blanche ne s’était pas fâché il ne serait pas retourné poser. Blanche a conservé son veston de velours bleu au grand regret de Bourdelle”. La correspondance entre le peintre et le sculpteur conservée à la Bibliothèque de l’Institut de France fait état de séances de pose de Bourdelle pour ce portrait en février 1921, aussi est-il probable que cette étude ait été exécutée peu de temps après.