Henri Bergson

 

 

Henri Bergson

RM 200 - Hommes

Henri Bergson

vers 1912

Huile sur carton

50 x 40 cm - 19''5/8 x 15''5/8 in.

Provenance :

Collection Madame Paulette Girbal-Addade
ses descendants

Expositions :

Bibliographie :

 

Né à Paris, fils d’un immigré juif polonais, Henri Bergson (1859-1941) accomplit de brillantes études au Lycée Condorcet, puis à l’École Normale Supérieure où il entra en 1878, et fut reçu quatrième à l’agrégation de philosophie en 1881, derrière Jaurès. Sa carrière d’enseignant, commencée en province (Angers, Clermont-Ferrand), le conduisit vers des postes de plus en plus prestigieux, aux lycées Louis-le-Grand et Henri IV à Paris, puis dans l’enseignement supérieur à partir de 1897 où il devint maître de conférences à l’École Normale Supérieure. Enfin, aboutissement d’une carrière exemplaire, la chaire de philosophie grecque et latine au Collège de France lui fut attribuée en 1900. Il avait à cette date déjà publié deux de ses œuvres majeures : en 1889, son Essai sur les données immédiates de la conscience, titre de sa thèse de doctorat, et en 1896, Matière et Mémoire. L’ensemble de son œuvre — qui comporte notamment L’Évolution créatrice (1907), et Les Deux Sources de la morale et de la religion (1932) — s’inscrivait contre le formalisme kantien et les différentes formes de positivisme et de scientisme. S’appuyant sur les connaissances modernes en psychologie, Bergson définissait pour la philosophie des voies nouvelles. Faisant de la pensée une expérience de l’esprit qui va immédiatement à celui-ci comme à son objet, il liait conscience et durée. Ses contemporains, qui ne s’étaient pas trompés sur son importance et son influence, multiplièrent les distinctions à son égard. Élu dès 1901 à l’Académie des Sciences morales et politiques, entré à l’Académie française en 1914, il reçut en 1928 le prix Nobel de Littérature, et fut élevé en 1930 à la dignité de Grand-croix de la Légion d’honneur.
L’élection de Bergson à l’Académie française, le 12 février 1914, jour où, chose rare, trois fauteuils furent pourvus à la fois, fut la dernière avant la Grande Guerre.
En 1925 apparut un rhumatisme déformant qui le fit souffrir jusqu'à la fin de ses jours. Vivant avec sa femme et sa fille dans une maison modeste située dans une rue calme près de la porte d’Auteuil à Paris, Henri Bergson reçut le prix Nobel de littérature en 1927. À demi paralysé, il ne put se rendre à Stockholm pour recevoir son prix. Il put affirmer une dernière fois ses convictions à la fin de sa vie en renonçant à tous ses titres et honneurs, plutôt que d’accepter l’exemption des lois antisémites imposées par le régime de Vichy. Bien que désirant se convertir au catholicisme, il y renonça par solidarité avec les autres Juifs. Marque de cette solidarité, plusieurs témoignages indiquent qu'il s'est fait porter par des proches jusqu'au commissariat de Passy, malgré sa maladie, afin de se faire recenser comme "israélite", alors qu'on l'en avait dispensé du fait de sa notoriété et qu'il avait rompu avec le judaïsme.

 

 

 

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