RM 170 - Groupes
The Savile Clark Girls ou Skirt Dance
vers 1895
Huile sur toile
Signé en bas à droite “J.E. Blanche”
213 x 147 cm - 83''3/4 x 57''3/4 in.
Provenance :
Leeds City Art Gallery, Leeds, UK, inv. 11/32. Don de l’artiste en 1932
Expositions :
1924, Paris, Hôtel Jean Charpentier, Peintures, pastels et lithographies de Jacques-Emile Blanche, 3-28 mars, n° 67
1924, Liverpool, Autumn exhibition, Continental Art, n° 125
1925, Londres, New English Art Club Exhibition, winter show, n°140
1997, Rouen, Musée des Beaux-Arts, Jacques-Emile Blanche, peintre (1861-1942), 15 octobre 1997-15 février 1998, n° 24, p. 106, reproduit en couleur
Bibliographie :
Vaudoyer Jean-Louis, "Artistes contemporains: Jacques-Emile Blanche", Revue de l’Art ancien et moderne, avril 1924, p. 252 reproduit
Blanche Jacques-Emile, Portraits of a lifetime, J.M. Dent & Sons Ltd, Londres, 1937, p. 224 reproduit en noir et blanc
Roberts Jane, Jacques-Emile Blanche, Gourcuff Gradenigo, Montreuil, 2012, p.97 reproduit en couleur
"Kitty et Maggie Savile-Clark, les amies de Beardsley étaient les filles du chroniqueur humoriste de Punch -le magazine satirique. […] Kitty, d’une indéfinissable mais captivante séduction, yeux de pervenche, traits délicats, ovale plein, petite bouche en forme de pois de senteur, cheveux blonds de lin, comme les irlandaises […] Maggie, au contraire était d’un galbe anguleux, cheveux châtains auburn, maigrelette mais les deux Savile-Clark « sisters » étaient bâties comme des déesses". Blanche n’était pas leur unique admirateur, Helleu se lamentait ainsi: "Des Clodions, mon vieux ! Mes croquis, je les déchire l’un après l’autre, c’est Watteau qu’il faudrait ou bien Boldini". Selon BLanche, les deux sœurs, danseuses professionnelles au Royal Guards Club à Londres, inventèrent les danses en robes longues dites skirt dancing. Leur amie Mabel Beardsley, soeur d’Aubrey, « obtint d’elles qu’elles posassent pour moi en leurs longues robes noires à fleurs roses” raconta Blanche dans La pêche aux souvenirs. Il raconte que les sœurs, pourtant déjà malades des bronches, bravaient les intempéries de Dieppe pour se baigner pendant des heures durant dans la mer glaciale. Ces séjours dieppois cessèrent pourtant, car, après avoir passé deux saisons sur la Côte d’Azur, d’abord à Hyères chez Paul Bourget, puis à Cannes où elles furent remarquées sur la Croisette par le Prince de Galles, elles connurent toutes les deux un bien triste sort : "Les deux sœurs se croyant sinon guéries, du moins hors de danger, s’étaient aventurées à nager des heures comme à Dieppe. Au printemps nos naïades reposaient au cimetière de Torquay, le Cannes anglais – l’une après l’autre emportées à quelques semaines de distance par la phtisie galopante."
En réalité, Maggie mourut de tuberculose en 1894 quelques mois après son père. Après la mort sa mère en 1896, Kitty épousa Cyril Martineau, fils d'un riche notaire à Londres, en 1898 et mourut en couche en donnant naissance à son fils Esmond Savile Martineau en 1901.
Voir fiche n°611