RM 1328 - Hommes
Bernard Grasset
vers 1920
Huile sur toile
x cm - x in.
Provenance :
Collection Bernard Grasset
Ses descendants
Expositions :
1924, Paris, Hôtel Jean Charpentier, Peintures, pastels et lithographies de Jacques-Emile Blanche, 3-28 mars, n°79
Bibliographie :
Jean Bothorel, Bernard Grasset, vie et passions d'un éditeur, Grasset, 1989, reproduit en couverture
Bernard Grasset (1882-1955) est le fils d’Eugène Grasset, avocat originaire de Montpellier mais qui vivait à Chambéry, et de Marie Ubertin, fille d’un receveur de l’enregistrement, ce n’est qu’à la mort de son père en 1896 que Bernard Grasset est emmené à Montpellier par son oncle Joseph Grasset, professeur à la faculté de médecine. Là, il entreprend des études en sciences économiques couronnées par un doctorat, puis monte à Paris, où il fréquente le Café Vachette. Il y rencontre Jean Moréas, Émile Faguet et Jean Giraudoux. En 1907, Bernard Grasset fonde les "Éditions Nouvelles" au 49, rue Gay-Lussac, où il s’est installé en arrivant à Paris. Le premier livre qu’il publie est le roman d’Henry Rigal, "Mounette". Il doit son premier gros succès au livre de pastiches signé Paul Reboux et Charles Muller : À la manière de…édité dans la collection "Cahiers Rouges". Surviennent ensuite deux Goncourt consécutifs, en 1911 et en 1912, "Monsieur des Lourdines" d’Alphonse de Châteaubriant et "Filles de la pluie" d’André Savignon. Il s’installe alors au 61, rue des Saints-Pères où les éditions Grasset sont toujours. En 1913, Bernard Grasset publie à compte d’auteur le premier volume d' "À la recherche du temps perdu" de Marcel Proust, "Du côté de chez Swann", sans l'avoir lu. L’année 1920 ouvre pour lui une période faste puisqu'il lance les "Quatre M" : André Maurois, François Mauriac, Henry de Montherlant et Paul Morand. En 1921, il confie à Daniel Halevy ce qui deviendra la collection "Les Cahiers verts", dont le premier titre – et premier succès – sera "Maria Chapdelaine" de Louis Hémon. De nombreux auteurs rejoignent les Éditions Grasset : Raymond Radiguet avec "Le Diable au corps", Blaise Cendrars avec "L'Or". Grand fumeur et dépressif, il fréquente la clinique du château de Garches, sur les conseils de Jacques Lacan. En 1934, il doit répondre de sa santé mentale devant un tribunal, alors que ses sœurs veulent l'expulser de sa maison. Pendant la Seconde Guerre mondiale, comme la plupart des éditeurs français de l'époque, il a plus ou moins "collaboré" avec l’occupant allemand, sous peine d'interdiction de tel ou tel titre ou de privation de papier. Bernard Grasset se distingue cependant par son zèle. En 1944, il est accusé de "collaboration", sur dénonciation anonyme. Il est condamné par la Chambre civique le 20 mai 1948 à la dégradation nationale à vie et à la confiscation de ses biens. Interné dans une clinique de Ville-d'Avray, il subit plusieurs séances d'électrochocs et signe une délégation de pouvoir à son épouse pour diriger la maison d'édition. Son neveu Bernard Brivat reprend ensuite un temps la direction de la maison. En 1954, il cède le capital de sa maison d'édition à Hachette.