RM 1154 - Hommes
Pierre Louÿs
1893
Huile sur toile
Signé et daté en bas à droite
110 x 87 cm - 43''1/4 x 34''1/4 in.
Provenance :
Ronald Davis (v.1890-1931), éditeur et libraire à Paris
Madame Ronald Davis
Ses descendants
Jean-Claude Vrain, Paris
Collection privée, Paris
Expositions :
1894, Paris, Champ-de-Mars, Ve Salon de la Société nationale des beaux-arts, 25 avril-10 mai, n°147
1956, Paris, Bibliothèque nationale, Paul Valéry, 31 janvier-31 mars, n°692
1962, Paris, Bibliothèque nationale, Claude Debussy, n°59 bis
1970, Paris, Bibliothèque nationale, André Gide, 18 novembre 1970-21 février 1971, n 117
2004, Paris, Bibliothèque de l’Arsenal, Marie de Régnier, Muse et poète de la Belle Époque, 13 février-23 mai, p. 81, reproduit en couleur
2012, Paris, Fondation Pierre Bergé Yves Saint Laurent, Du côté de chez Jacques-Emile Blanche, 11 octobre 2012 - 27 janvier 2013, p. 30, reproduit en couleur
Bibliographie :
Roberts Jane, Jacques-Emile Blanche, Gourcuff Gradenigo, Montreuil, 2012, p. 191, p. 60, reproduit en couleur
Blanche peignit le jeune poète Pierre Louÿs (1870-1925) en dandy à col cassé, une rose blanche à la boutonnière, canne et chapeau claque à la main, dans son atelier d’Auteuil. En 1891, Pierre Louÿs avait lancé La Conque, revue dont il publia onze numéros et en 1892, à L’Art indépendant, parut un petit recueil de vingt-cinq poèmes, Astarté. La même année, il reçut sa part de l’héritage de son père qui le mit à l’abri pour quelques années, il prit vite des habitudes de rentier qu’il garda toute sa vie, sans toujours en avoir les moyens. André Gide le présenta à Blanche au début de 1891. "Dès lors nous nous sommes vus presque tous les jours […] Nous sortions ensemble, nous ne nous quittions plus" écrivit Blanche dans Les Nouvelles Littéraires de 1925, Louÿs avait déjà rencontré Marie de Hérédia qui compliquerait tant son existence… Ronald Davis était un petit éditeur indépendant, qui publia, entre 1920 et 1931, une trentaine de livres à tirages limités dont les premiers érotiques de pierre Louÿs en 1924. Il s'agissait principalement d'ouvrages littéraires de Louÿs, Claudel, Jarry, Rimbaud et Valery. Pendant la Première Guerre mondiale, Ronald Davis, un anglais d’origine juive, alors soldat en France, tomba amoureux d’une française et s’installa à Paris, où il ouvrit une petite librairie en 1920. Un jour, Miriam de Rothschild (1884-1965), femme riche, volontaire, de la grande famille de banquiers, le rencontra et devint une fidèle cliente, Davis lui achetant des ouvrages importants aux enchères pour enrichir sa collection bibliophile déjà imposante. Grâce à Madame de Rothschild, le commerce de Davis prospéra, et il acquit une certaine notoriété. Cependant, sa principale cliente lui ordonna d'établir sa librairie plus près de chez elle, sur le Faubourg Saint Honoré. Davis était lui-même collectionneur, notamment d’ouvrages de Baudelaire, dont il appréciait beaucoup les œuvres, avant même son émigration en France. Madame de Rothschild lui permit de se constituer une collection respectable. En plus de cette passion, de l’édition de livres et de la gérance de la librairie, Davis participa, pendant une courte période, à la revue "Commerce", dont Adrienne Monnier, libraire, éditeur, gérante d'un salon, fut l'initiatrice. Elle mit fin à ses activités de secrétaire à la rédaction, après un seul numéro, suite à une dispute avec Jean Paul Fargue, passant le relais à Davis pas pour longtemps, car celui-ci trouva la mort le 26 août 1931, suite à un coup de crosse de golf.